Le roi Bérenger 1er règne. Mais il règne mal.
Très mal, selon la reine Marguerite, première épouse du roi.
Le roi Bérenger 1er va mourir. Dans exactement une heure et vingt-cinq minutes.
Le Médecin a d’ailleurs confirmé l’évidence. La reine Marie, seconde épouse du roi et favorite, nie l’évidence.
Le Garde n’a pas réussi à remettre en route le chauffage. Juliette n’a pas eu le temps de nettoyer le living-room.
Nous avons choisi un texte un peu à part chez Ionesco.
A part, surtout car il révèle, sans trop vouloir le cacher, les questionnements de l’auteur sur la mort, le « Grand Rien » annoncé dès le début de la pièce. Durant ce compte à rebours funeste, les personnages sont prisonniers, témoins et acteurs d’un monde qui s’effrite, s’étiole, se meurt.
Pourtant chacun semble libre. De l’accepter ou de le refuser, d’admettre ou de nier, en toute conscience. Le Pouvoir n’y peut rien, il va mourir ! Dans exactement 1h et 25 minutes: à peine le temps de remettre en route le chauffage – clairement pas assez pour nettoyer le living-room.
